Le mystère de la disparition des abeilles

Les abeilles seront bientôt à l’honneur sur ARTE, qui leur consacre un documentaire et un dossier, dont voici quelques éléments.

Un thriller à échelle mondiale

L’humanité doit faire face au plus grand meurtre de masse qu’elle n’ait jamais connue, et elle ne sait pas l’enrayer. Les scientifiques ont des soupçons pour expliquer la disparition énigmatique des abeilles, mais pas de preuves.

Le mystère de la disparition des abeilles

Dès 2006, une nouvelle alarmante fait le tour du monde : les abeilles sont en voie de disparition, atteintes d’une étrange maladie. Or ces précieux insectes sont indispensables à la pollinisation, et donc à la survie de la nature et des humains. La maladie des abeilles conduit de nombreuses équipes scientifiques à en étudier la, ou les causes. De leur côté, les apiculteurs tentent aussi d’observer et de comprendre. Leurs constats sont à découvrir dans cette enquête, qui met en cause l’agriculture intensive massivement développée lors des dernières décennies. En effet, combiné à un virus, ou à un champignon, l’effet de certains pesticides semble se démultiplier. Face aux débats, les autorités louvoient, coincées entre des agriculteurs dépendants des pesticides, des industriels qui défendent leurs produits et des apiculteurs qui sonnent l’alarme.

(Télérama)

En accompagnement de ce documentaire, ARTE a mis en ligne un dossier très complet sur son site, » Le mystère de la disparition des abeilles « :

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Fête de l’Europe, l’Europe à la fête ?

Le 9 mai, c’est la fête de l’Europe. La déclaration de Robert Schuman aura 60 ans, mais l’Europe est en crise.

Sur ce thème de l’Europe, j’ai retenu la déclaration de Guy Vershofstadt au Parlement Européen, un entretien d’Edgar Morin à la Tribune,  et une analyse économique de Stéphane Cossé en vidéo. Mais je n’oublie pas l’ invitation  à fêter l’Europe dans les Yvelines.

Guy Verhofstadt met en garde contre le retour à l’Europe des nations, 60 ans après la Déclaration de Robert Schuman

Dans un message à l’occasion du week-end commémorant de façon symbolique le Jour de la Victoire en Europe (8 mai 1945) et la Déclaration du ministre des Affaires étrangères français, Robert Schuman (9 mai 1950) qui a donné naissance à l’intégration européenne, Guy VERHOFSTADT, président de l’ADLE au sein du Parlement européen, met en garde contre une dérive vers un nationalisme du 20ème siècle:

« Malgré l’histoire de l’intégration européenne des 60 dernières années, inspirée par les Pères fondateurs de la période d’après-guerre, le nationalisme n’a pas encore été banni et les États membres continuent à privilégier l’approche intergouvernementale plutôt que la méthode communautaire pour dégager une position commune ».

« Trop souvent, le rôle de la Commission européenne est contrecarré par les Etats membres. Que ce soit la stratégie 2020 pour la croissance économique, usurpée par le Conseil européen qui insiste sur le maintien de d’une méthode ouverte de coordination discréditée et la pression des pairs; que ce soient les retards gravissimes pris pour répondre à la crise obligataire grecque pour cause de discussion sans fin entre les 27 États membres, plutôt que la recherche d’une réponse communautaire unique, ce qui a prolongé et aggravé la détresse de la Grèce et de la zone euro; que ce soit enfin la proposition actuellement sur la table pour l’architecture du nouveau service d’action extérieur qui s’arc-boute sur la vieille méthode intergouvernementale et non sur la méthode communautaire qui conduirait à une plus grande efficacité grâce à  une action commune cohérente. »

« Comme en 1950, lorsque Robert Schuman et Konrad Adenauer ont convenu de mettre de côté les intérêts nationaux dans l’intérêt général européen, nous sommes confrontés à un choix difficile aujourd’hui sur l’orientation à prendre pour notre Union. Aujourd’hui, les dirigeants devraient montrer le même courage que leurs prédécesseurs et reconnaître qu’unir nos efforts profite à tous tandis que faire cavalier seul n’avantage personne. »

Web : http://www.alde.eu

Edgar Morin : « L’une des tragédies de l’Europe, c’est que les nations sont égocentriques »

Dans un grand entretien à lire ce lundi dans La Tribune, le sociologue et philosophe français Edgar Morin revient longuement sur la crise grecque et ses conséquences.

La Tribune : l’impuissance à apporter une solution au problème grec n’est-elle pas la démonstration d’une crise des finalités de l’Europe ?

Edgar Morin : La finalité première de l’Europe, c’était d’en finir avec les guerres suicidaires. Face à l’Union soviétique et ses satellites, il fallait créer et sauvegarder un espace de démocratie et de liberté. Donc, l’idée première était fondamentalement politique. Mais la résistance des Etats nationaux à abandonner une parcelle de souveraineté pour créer une entité politique supranationale a bloqué cette évolution. Dans les années 50, les grands courants économiques qui traversaient l’Europe occidentale ont permis de constituer une unité économique qui s’est achevé avec la constitution de l’euro. Mais sans aller au-delà. Nous avons payé cher cette débilité politique, par exemple avec la guerre de Yougoslavie. Et aujourd’hui, dans le cas de la Grèce, on mesure bien l’absence d’une autorité politique légitime. L’Europe est arrivée dans un état d’impuissance. Elle est paralysée par son élargissement et son approfondissement est bloqué par la crise actuelle.

La montée du nationalisme en Europe vous inquiète-t-elle ?

Avant même 2008-2009, il y avait déjà des poussées de nationalisme, certes limités à 10 ou 15% des voix, mais qui représentaient quelque chose de nouveau dans le paysage européen. Là-dessus s’est greffée la crise financière et économique, qui favorise ces tendances xénophobes ou racistes. L’Europe est arrivée à une situation « crisique » puisque pour la première fois, l’hypothèse que l’euro puisse être abandonné par un pays comme la Grèce a été émise, même si cela a été pour la rejeter. L’euro que l’on pensait institué de façon irréversible ne l’est pas. En fait, on ne sait pas très bien vers quoi le monde se dirige. Et, bien qu’il s’agisse d’une situation très différente de celle de 1929 ne serait ce que par le contexte européen, il ne faut pas oublier que c’est dans le pays le plus industrialisé d’Europe, l’Allemagne, qu’Hitler est arrivé légalement au pouvoir en 1933. Je ne veux pas dire que nous sommes condamnés à une troisième guerre mondiale, mais l’aggravation de la crise économique peut avoir des conséquences politiques et sociales extrêmement graves.

Suite…

Comprendre la crise grecque et ses enjeux par Stéphane Cossé

http://www.dailymotion.com/video/xd7f7g

Yvelines , Fête de l’Europe:

Cette année, le 9 Mai, Fête de l’Europe, correspond au 60éme anniversaire de la Déclaration Schuman

A cette occasion, nous vous informons de la tenue d’ une conférence organisée à l’Université Inter-Ages de versailles :

sur le thème : L’ EUROPE SPATIALE Les systèmes européens par satellites

Animé par M. OSTERLINCK Directeur des relations extérieures de l’Agence spatiale européenne et concepteur de EGNOS et GALILEO,

le dimanche 9 mai 2010 de 14 h à 16 h 30

à l’Université Inter-Age (UIA) 7, Impasse des gendarmes (derrière la mairie) 78000 Versailles

Entrée libre

A la suite de cette conférence, (dans laquelle il n’intervient pas ) le groupe MoDem-Europe est heureux de vous inviter à fêter l’Europe, à partir de 17h, 11 BD du Roi, à Versailles autour d’un

apéritif européen

Edgar Morin : « L’une des tragédies de l’Europe, c’est que les nations sont égocentriques »

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Freeze à Versailles

Un billet plutôt gai aujourd’hui , pour le fun  (l’évènement  date quand même du 12 avril, mais je viens de voir la vidéo).

Pour fêter le premier ‘anniversaire de JVersailles.fr, un « freeze » a été  organisé à la gare des Chantiers.

Il a rassemblé une centaine de jeunes. Grâce à l’appui de la SNCF et à l’organisation de la Ville de Versailles, la réussite est au rendez-vous, comme vous pourrez en juger en regardant la vidéo produite par les réalisateurs de JV…

http://www.dailymotion.com/video/xd4lhr
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Neutralité du net : voilà ce qui arrive quand on ne la défend pas

La stricte neutralité du net est parfois présentée comme un combat de lobbyistes à la solde des fournisseurs de contenu, ces derniers déstabilisant le fonctionnement du réseau et les services offerts par les opérateurs.

J’ai entendu récemment le représentant d’un fournisseur d’accès invoquer le service offert au consommateur pour donner une interprétation particulière au terme de « Net Neutrality ». 

Mais, est-ce au services marketing des grands groupes de définir ce qui convient à l’utilisateur (ah, la TV !) ?

Les associations de défense des consommateurs me semblent pourtant plus légitimes dans ce rôle. Les représentants des internautes, de ceux qui ont construit le réseau, sont dépeints par les « businessmen et politiques associés » comme des idéalistes un peu attardés. Pourtant, ils sont les plus compétents pour bien évaluer les enjeux de l’évolution des réseaux pour l’internaute-citoyen.

Et le scénario décrit ci-dessous n’est hélas pas utopique.

Article de Guillaume Champeau,  piraté sur Numérama

Neutralité du net : voilà ce qui arrive quand on ne la défend pas

Une image vaut mieux que mille mots, paraît-il. Celle-ci est particulièrement criante sur les enjeux de la neutralité des réseaux. M6 Mobile propose dans le cadre de ses forfaits bloqués de payer 1 euro par mois pour accéder en illimité, non pas au web, mais aux seuls Facebook et Twitter :

Les petites lignes du contrat prévoient que l’opérateur virtuel, qui utilise le réseau Orange, autorise l’accès aux seuls deux services « en versions sites internet mobile, site pour iPhone, site pour autres terminaux tactiles (liste des sites susceptible d’évolution) et en version site internet mobile référencé au sein de la rubrique « Mes Communautés » accessible depuis Orange World« . Même l’utilisation d’applications mobiles utilisant les API de Facebook et Twitter semble interdite, voire bloquée.

On en arrive malheureusement à ce qu’avait anticipé cette image qui a beaucoup circulé l’an dernier, au départ sous la forme d’une plaisanterie censée montrer ce que pourrait devenir le web sans neutralité du net. Mais cette fois, on ne plaisante plus. Vivement le régulateur.

Article diffusé sous licence Creative Common by-nc-nd 2.0, écrit par Guillaume Champeau pour Numerama.com
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Journalistes otages en danger

Sur Reporters Sans Frontières, pétition de soutien aux journalistes enlevés

Reporters sans frontières est extrêmement inquiète pour les journalistes de France 3 Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier et leurs accompagnateurs afghans, notamment Mohammed Reza, leur fixeur, qui est détenu avec eux.

Il faut faire cesser l’omerta  pour Hervé Ghesquière, Stéphane Taponier et leurs accompagnateurs. C’est une question de vie ou de mort pour eux.

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Références

Reporters Sans Frontières

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Merkel propose la création d’une agence de notation européenne…en 2008

L’actualité économique, la situation dramatique de la Grèce, ainsi que les difficultés d’autres pays de la zone Euros, malmenés par les agences de notation, ont mis en cause les agences de notation .
Robert Rochefort a également pointé le problème, lors d’une récente interview sur France-Info

Au MoDem, nous voulons qu’elles soient sous un contrôle public plus important, car ces institutions de notations dégradent les notes et autorisent les banques et spéculateurs à demander des taux plus forts ! C’est le cas pour la Grèce.

Certains ont relancé l’idée de la création d’une agence de notation européenne, comme le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, ou Michel Barnier.

Pourtant, l’idée a déjà été émise par Angela Merkel, il y a bientôt 2 ans, comme en témoigne cet article, publié dans le Financial Times du 11 juin 2008. Pourquoi a-t-elle alors soulevé si peu d’intérêt ?

Angela Merkel appelle à la création d’une agence de notation pour la zone Euro

Par Lionel Barber, Bertrand Benoît et Hugh Williamson à Berlin

(traduction personnelle)

L’Europe Continentale devrait prendre la main dans l’invention de nouvelles règles pour les marchés financiers, parce que le modèle de régulation anglo-saxon a échoué, a affirmé Angela Merkel au Financial Times.

La chancelière allemande a dit, avant le sommet du G8 du mois prochain, qui devrait traiter d’une nouvelle régulation, que l’organisation des marchés financiers, largement anglo-saxon, sous-évaluait le poids grandissant et l’importance de la zone Euro.

Elle a demandé la création d’une agence de notation européenne, pour contrebalancer la domination de Moody et Standard and Poor. « L’Europe a développé une certaine indépendance grâce à l’Euro », mais en termes de règles, de lignes directrices relatives à la transparence et de toute la standardisation des marchés financiers, nous avons encore un système largement dominé par les anglo-saxons…Je pense qu’à moyen terme l’Europe aura besoin d’une agence de notation opérationnelle, parce que système robuste de la monnaie européenne n’a pas encore gagné suffisamment d’influence sur les règles gouvernant les marchés financiers ».

Une agence de notation européenne fait partie des suggestions que l’Allemagne a proposé au G8 des ations industrielles comme faisant partie d’une prposition de restructuration, suite aux restrictions de crédit. Berlin veut interdire aux agences de noter des produits dont elles ont aidé à la création. Mme Merkel dit qu’elle accueillerait volontiers de nouveaux ratios d’adéquation des fonds propres pour les banques, liant les montants qu’elles doivent mettre en face des risques dans leurs portefeuilles d’actifs. « Nous avons besoin de penser à la relation entre capital et risque », dit Mme Merkel, « mais ces règles ne peuvent être discutées qu’à un niveau international ».

Mme Merkel a également critiqué les banquiers pour créer, vendre et acheter des produits structurés qu’ils ne comprennent pas entièrement.

En version originale:

Merkel calls for eurozone raings agency

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La guerre de l’accès, nouvel enjeu pour l’avenir d’Internet

Article « piraté » légalement sur Numérama (vive la licence CC).

Société 2.0 –

La guerre de l’accès sera sans doute le nouvel enjeu pour l’avenir d’Internet. L’accès au réseau des réseaux, l’accès à la connaissance, l’accès aux oeuvres culturelles. Cette problématique, initiée à travers des projets de lois comme Hadopi ou des traités internationaux comme l’ACTA, retrouve en arrière-plan la question de la neutralité du net.

Alors que se profile à l’horizon l’accord commercial anti-contrefaçon (ACTA), traité international qui a pour ambition de verrouiller le droit d’auteur et de propriété intellectuelle de millions de citoyens à travers le monde, Jérémie Zimmermann a saisi cette occasion pour faire un bilan des évolutions législatives autour d’Internet.

Pour le porte-parole de la Quadrature du Net, fameux collectif de citoyens dont le but est d’alerter la population d’éventuelles dérives législatives principalement dans le domaine de l’informatique et des droits numériques, le grand enjeu sera bel et bien la guerre de l’accès, avec en filigrane la question de la neutralité des réseaux. Nous publions in extenso, aux termes de la licence Creative Commons BY-SA, sa tribune.

« Considérant qu’aux termes de l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi » ; qu’en l’état actuel des moyens de communication et eu égard au développement généralisé des services de communication au public en ligne ainsi qu’à l’importance prise par ces services pour la participation à la vie démocratique et l’expression des idées et des opinions, ce droit implique la liberté d’accéder à ces services ; » – Conseil Constitutionnel, décision 2009-580 (§ 12)

Cette décision du Conseil constitutionnel au sujet de la loi HADOPI est historique à bien des égards. En déclarant explicitement que la liberté d’expression implique la liberté d’accéder à Internet, les sages ont reconnu l’importance cruciale de l’accès à Internet pour nos sociétés.

Aujourd’hui, des individus dans le monde entier utilisent Internet pour apprendre, travailler, communiquer, se divertir, faire des affaires, accéder à la culture, améliorer leur existence. Internet et les technologies numériques améliorent la façon dont nous accédons et partageons la connaissance de façon plus radicale encore que l’invention de la presse à imprimer autour de 1440. Et comme avec l’imprimerie, un meilleur accès à la connaissance permet à nos libertés fondamentales de s’exercer en vue d’améliorer la société.

Les industries du divertissement, effrayées et désemparées, ne souhaitent pas s’adapter à cette nouvelle ère qui remet profondément en cause leurs modèles économiques actuels. Elles tentent donc d’utiliser la loi pour imposer des restrictions à l’accès direct aux œuvres se passant de leurs services et de leur autorisation. Cette guerre de l’accès a été menée à l’échelle nationale, mais également européenne, et désormais à l’échelle mondiale avec l’Accord commercial anti-contrefaçon (ACTA) en cours de négociation.

Outre les industries du contenu, ce sont également les opérateurs télécom qui sont désormais tentés de restreindre l’accès au Net afin de privilégier leurs propres contenus et services. De telles pratiques les transformeraient en rentiers dont les modèles économiques reposeraient sur le contrôle discriminant du trafic, plutôt que sur l’investissement dans les infrastructures communes qui sont la base d’Internet. Ces comportements porteraient irrémédiablement atteinte à la neutralité du Net, principe fondateur d’Internet permettant à chacun de bénéficier de la même potentialité de participation et de contribution à cette nouvelle sphère publique en réseau.

Quelques acteurs dont les modèles économiques sont basés sur la maîtrise des canaux de distribution d’information voient dans le contrôle d’accès le moyen de maintenir leur position dominante. En brisant les barrières d’accès, Internet brise également, en toute logique, le contrôle injustifié de l’information, de la culture et de la connaissance. De même que l’imprimerie a remis en cause la position dominante que les moines copistes occupaient dans la société, le pouvoir de pans entiers d’industries devrait normalement être diminué, à mesure que le Net pénètre tout.

Dans un marché sain où la concurrence permettrait aux préférences de chacun de s’exprimer, de tels acteurs économiques s’adapteraient ou périraient. Mais ces entreprises préfèrent s’appuyer sur le soutien de politiciens partageant, afin de maintenir leur pouvoir, leurs objectifs de contrôle des médias et de la sphère publique. Ces pouvoirs économiques et politiques combinés seront-ils assez forts pour altérer radicalement la structure d’Internet?

D’un réseau libre et ouvert dans lequel chacun – tout du moins dans les pays démocratiques – a accès aux mêmes contenus, services et applications sans filtrage ni altération, le Net pourrait irrémédiablement se voir dénaturé en une interconnexion de réseaux centralisés, discriminés et filtrés. Un tel scénario de « Minitel 2.0 », semblable au réseau « ChineNet », n’est pas Internet.

Mais Internet a été construit sans ces acteurs économiques. Il a été créé par ses utilisateurs, tous pairs égaux dans un réseau ouvert et neutre. Il a évolué au fil des nouveaux usages et des innovations technologiques. Nous – citoyens, utilisateurs – pouvons revendiquer les principes fondateurs d’Internet comme notre bien commun. Nous avons le devoir d’utiliser ces technologies pour encourager tous les moyens d’expression et d’action afin de préserver le Net tel que nous le connaissons et l’aimons : un moteur pour l’innovation, la croissance économique, la démocratie et le progrès humain.

Il s’agit probablement d’une des batailles les plus importantes que nous – citoyens du monde – devons mener aujourd’hui, avec les fronts environnementaux, économiques et sociaux. Nos ancêtres se sont battus pour leurs libertés afin d’améliorer leurs sociétés, c’est désormais à notre tour de nous battre pour la liberté d’accéder à un Internet libre.

Article diffusé sous licence Creative Common by-nc-nd 2.0, écrit par Guillaume Champeau pour Numerama.com

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Beaucoup de choses à vous djire

Souâd Belhaddad, une artiste à découvrir. Voici sa présentation sur Médiapart, qui me l’a fait connaître:

Souâd Belhaddad est née en Algérie, elle a grandi en France. Elle est journaliste et écrivaine. Elle intervient également dans les lycées et collèges de banlieues, hier sur les préjugés racistes, aujourd’hui sur le thème du langage (avec l’association CPossible).

BEAUCOUP DE CHOSES A VOUS DJIRE

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DE ET PAR SOUÂD BELHADDAD

DU 29 AVRIL AU 01 MAI 2010

A 20h30

Présentation de son spectacle sur le site de confluences

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Neutralité des réseaux: un enjeu pour la démocratie

Le colloque de l’Arcep sur la neutralité des réseaux s’est tenu le 13 avril. Une consultation publique sur la question est ouverte jusqu’au 17 mai.

Ce sujet peut sembler technique et  élitiste à la plupart des citoyens français.

Mais il s’agit d’enjeux de société, la liberté d’information et d’expression que permet Internet, malgré les dérives de certains usages, est mise en danger par des intérêts economico-politique.

La position de Nathalie Kosciusko-Morizet semble être une défense de la « neutralité du net » (avec des bémols cependant), face à des opérateurs qui souhaitent tirer parti de leur position pour privilégier leur propres services et contenus.

En reprenant un commentaire d’un forum sur le sujet:

Le fonctionnement d’Internet est en soit un paradigme qui va largement au delà de l’aspect anecdotique de l’outil d’échange d’information (Internet: comprendre les enjeux)

Un Etat se doit d’assurer ses fonctions régaliennes et concernant Internet, il doit s’assurer que les fournisseurs d’accès (FAI)  ne font pas de discrimination en fonction du contenu en vertu de son statut de médium (transport de l’information). Ne pas le faire, c’est faillir à assurer la mission régalienne qui lui a été confié dans une république démocratique.

Des compte-rendus du colloque de l’Arcep sont disponibles sur plusieurs sites, référencés ci-dessous. Plutôt qu’un résumé de ce colloque, et je partage les positions des défenseurs de la « Neutralité du Net », je préfère vous faire partager un texte.

J »ai beaucoup apprécié la chronique de Jean-Michel Planche, paru dans l’Europe Parlementaire, qui traite des enjeux démocratiques de la Neutralité du Net, texte sobre et clair.

Les principes républicains sont-ils solubles dans « Internet » ?

L’infrastructure est au cœur des débats concernant le numérique.

La compétitivité est souvent utilisée pour en expliquer les enjeux. Mais de quelle compétitivité s’agit-il ?
Est-elle toujours compatible avec nos valeurs ?
La chronique de Jean-Michel Planche, président de Witbe, société spécialisée dans la supervision des infrastructures et des systèmes d’information et fondateur du premier opérateur Internet en France : Oléane.

Il existe différents types de compétitivité. La compétitivité de l’état, de nos administrations.
La  compétitivité de nos entreprises,  celle de nos territoires …
Curieusement, on oublie souvent notre propre compétitivité. Celle-ci s’exprime d’ailleurs moins en terme d’infrastructure, qui ne semble être qu’un moyen au service d’un «débit Internet».
En peu de temps, l’Internet s’est hissé au même rang d’attention que les autres réseaux de flux. (électricité, gaz, voies ferrées ….)
Mais là où nous avons mis un siècle à les apprivoiser et fabriquer l’écosystème qui a permis d’en favoriser une large appropriation, en maîtrisant leur dangerosité, l’Internet n’a eu, au mieux, qu’une dizaine d’années.

Là où les autres réseaux, servent au transport de flux passifs,
l’Internet est un réseau d’influx, au service de tous.

Le problème est tout autant, celui du droit de se connecter, que de contrôler maîtriser sa propre vie numérique, sans devoir en demander l’autorisation aux grands services qui tiennent tout du Minitel … 2.0.
L’attention doit être portée au maintien des règles de bon sens qui ont prévalues à la création et au succès de l’Internet et qui garantissent que nous n’en serons pas exclus, par d’autres.
Nous devons pouvoir prendre part à l’innovation et à la création, en ayant les moyens de librement diffuser nos idées, nos services et nos contenus.
Ceci suppose une infrastructure au service de tous, qui ne soit pas pensée pour le profit de quelques uns, qui en limiterait fatalement la portée et l’ambition. Parce que la plupart des grands succès ne sont pas nés là où on les attendait, (le courrier électronique, le web, …) il est fondamental de déployer, au plus près du plus grand nombre une infrastructure banalisée, non dédiée, à une compréhension du moment, qui la rendrait immédiatement obsolète, en respectant certains principes.

En premier lieu,

Le principe de liberté

Il faut pour cela une infrastructure agnostique aux usages et aux terminaux, aussi neutre que possible, sans discrimination de l’émetteur ou du destinataire.
Puis, appliquer :

Le principe d’égalité

Une infrastructure symétrique, pour ne pas recréer des réseaux de diffusion au service d’un petit nombre.

Je terminerais par :

Le principe de fraternité

Le très haut débit pour tous est nécessaire à la libre circulation et à la valorisation des contenus, des services, sur toutes les infrastructures. Le dénominateur commun est l’Internet. Les monopoles s’effacent devant des idées de coopération, de mutualisation et d’investissement pour le futur de tous.


Europe Parlementaire

Le débat sur la neutralité du réseau, présentation  (Le Monde)

Le débat sur la neutralité du Net est consécutif au vote par le Parlement européen du « paquet télécom », un ensemble de directives pour réguler les réseaux de télécommunications. Chaque pays membre doit désormais le transcrire dans sa législation.

La secrétaire d’Etat au développement de l’économie numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet, a installé fin février un groupe d’experts pour accompagner la réflexion du gouvernement sur la neutralité du Net. Leurs travaux, associé à ceux de l’Arcep, conduira à la rédaction d’une étude attendue pour le 30 avril.

Une consultation publique sur la question est également ouverte jusqu’au 17 mai.

Le Parlement doit, quant à lui, livrer en juin un rapport sur la neutralité du Net

Dossiers

Blogs

Les enjeux de la neutralité des réseaux, article très complet, par Olivier Ezratti

Il n’y a pas un mais DES Internets …

Aidons les députés UMP sur la question de la neutralité du réseau…

Colloque Arcep:

Site officiel de l’Arcep, page du colloque

Videos du Colloque

Colloque sur la neutralité du net : l’intervention de Chistian Paul

Interview d’Alain Bazot, président de l’UFC-Que Choisir – 22 mars 2010

Incroyable : l’ARCEP invente la « quasineutralité » des réseaux !

La Quadradure du Net

Neutralité du Net (dossier très complet et très argumenté)

Le Monde:

Les faits La neutralité du Net en débat

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Conférence: Internet, Impacts sur la société, conséquences politiques

Cycle de conférences à Sciences-Po

Par Benjamin Bayard (FDN)

Dans le cadre d’un cycle de trois conférences de vulgarisation sur l’Internet, en voici une qui concerne les débats de société.

Impacts sur la société, conséquences politiques

Là, pour le coup, je suis au coeur du sujet attendu par les gens de Sciences Po (je sens bien que de comprendre quelques sous-jacents techniques, ça ne les intéresse qu’à moitié). Mais je suis également sur le terrain le plus glissant. Ce serait bien prétentieux de prétendre faire le tour d’une pareille question. Surtout que je suis nul en voyance, et qu’on n’a pas fini de voir les conséquences d’Internet.

Alors je vais me cantonner aux questions que je comprend, et essayer de les expliquer:

  • refaire, plus en longueur, le parallèle avec l’imprimerie, la percée sur la diffusion de la connaissance, la percée sur la liberté d’expression;
  • ré-expliquer le lien fort avec la notion de société ouverte, et avec le logiciel libre;
  • l’impact majeur qu’a une centralisation du réseau sur ce sujet-là;
  • le lien intime avec le numérique, et en quoi les autres réseaux ne pouvaient pas le permettre;
  • quelques autres idées en l’air, mais que je garde pour la conférence.

Bien entendu, il y a des chances (fortes) que la conclusion porte sur l’enjeu clef en ce moment: la neutralité du réseau, d’une part, et le poids dangereux pris par les acteurs dominants, d’autre part.

Le format exact de la conférence n’est pas encore arrêté, mais j’aimerai assez que la conférence soit courte, et pouvoir faire réfléchir et intervenir quelques politiques sur le sujet.

Date: mardi 4 mai

Heure: 19h15

Lieu: Sciences Po, amphi Albert Caquot, 28 rue des Saints Pères, Paris

L’entrée est libre, mais il est préférable de s’inscrire. davantage d’informations sont disponibles sur le blog de FDN

Site « Libertés Numériques« , association de  Sciences-Po Paris

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