François Bayrou a été souvent seul dans sa dénonciation des dérives du système qui se met en place. De nouveau, les amis du « Fouquet » sont impliqués dans une opération relevant du « fait du prince », opération très intéressante pour certains d’entre eux. Cette fois-ci, elle concerne France-Télévisions, avec la privatisation hasardeuse de sa régie publicitaire.
Maintenant que certains, dans d’autres partis politiques, se découvrent des velléités d’indépendance, ou s’intéressent à autre chose que leurs querelles internes, va-t-on entendre une dénonciation ferme et argumentée des pratiques que vient d’annoncer Médiapart?
Qui va se révolter, encore et toujours, contre les Abus de pouvoir ?
Annonce Mediapart:
Carolis allait rompre les négociations exclusives avec Courbit
Sarkozy veut placer au plus tôt Bompard à la tête de France Télévisions
Selon nos informations, Nicolas Sarkozy a décidé de porter rapidement Alexandre Bompard à la présidence de France Télévisions, probablement dès mardi. Le chef de l’Etat cherche visiblement à déstabiliser l’actuel président du groupe, Patrick de Carolis, dont le mandat ne prend fin que dans le courant du mois d’août. Il use ainsi de la première fois du pouvoir qu’il s’est arrogé de nommer lui-même les patrons de l’audiovisuel public. Alexandre Bompard, qui est actuellement le patron d’Europe 1, est un proche du chef de l’Etat, mais aussi un ami tout à la fois d’Alain Minc et de Stéphane Courbit, qui sont au centre de la polémique autour de la privatisation de la régie publicitaire de France Télévisions.
La privatisation de la régie publicitaire de France-Télévision, orchestrée par Alain Minc au bénéfice d’Alexandre Courbit, a fait grincer beaucoup de dents, même au sein de la majorité (Copé) et du gouvernement (Mitterand). Patrick de Carolis, Président actuel de France-Télévisions, avait entrepris de s’y opposer. La procédure était obscure, et l’attribution de la régie publicitaire à un des gros producteurs de télévision sent le conflit d’intérêt (n’étant pas juriste, je ne vais pas jusqu’à l’affirmation).
Mais, Minc veille sur les intérêts de ses amis et sur la prise en main de la télévision publique. Nicolas Sarkozy s’est arrogé le droit de nommer et de limoger les présidents de la radio-télévision publique, il en use et abuse. France-Inter en fait les frais, il ne faut pas s’y moquer de « défauts physiques » de personnes, essentiellement si celles-ci sont des ministres peu populaires.
Donc, exit Patrick de Carolis, à moins qu’il ne s’agisse d’une épreuve de force pour l’obliger à céder. De nouveau, un « ami » va être nommé. Nous allons encore être la risée de toutes les démocraties et plus encore.
Voici l’éditorial vidéo de Médiapart » France Télévisions Publicité: un capitalisme sauce Fouquet »