Nous sommes de plus en plus incités, par notre environnement, nos amis, et même notre Mouvement, à utiliser Facebook.
La protection des données privées est de plus en plus délicate, car elles intéressent des acteurs de plus en plus nombreux, cherchant à cibler le plus précisément possible au maximum leurs actions marketing. Nous en avions débattu lors d’une session de l’Université Populaire du Mouvement Démocrate, consacrée aux libertés numériques.
Sur un site dédié à l’accès à Internet, très bien documenté, www.grenouille.com, j’ai trouvé cette référence à une étude sur la gestion de la confidentialité des informations sur Facebook (The Evolution of Privacy on Facebook).
Elle se révèle très inquiétante. Les informations que nous croyons destinées à un cercle proche et restreint deviennent accessibles à tous. Et sont accessibles à des personnes qui peuvent en user pour édicter leur loi, avec la passivité complice de Facebook, comme le signale Fabrice Epelboin sur Read Write Web
The Evolution of Privacy on Facebook
« Au début, Facebook restreignait la visibilité des informations personnelles aux “amis” et aux “réseaux” scolaires. Mais les paramètres de confidentialité par défaut sont devenus de plus en plus permissifs » jusqu’à permettre dans ces dernières évolutions que des données privées soient totalement visible sur ce que McKeon appelle « The Entire Internet » . En fait, comme le souligne l’inventeur de cette marguerite interactive au résultat édifiant, il ne s’agit que des paramètres par défaut, que l’on peut (presque) tous restreindre au travers de plus de 50 paramètres de réglage de la confidentialité d’un compte utilisateur, rassemblant au total plus de 170 options différentes !
Une paille ! ou plutôt, un vrai parcours du combattant donc, pour celui qui voudrait maitriser son identité virtuelle.
En 2005, voici comment Facebook, tout nouveau tout beau, gérait la confidentialité et donc notre vie privée :
En 2010, ce n’est rien de dire que tout à changé :
Une courte histoire de la vie privée sur Facebook
Read Write Web reprend l’historique de la gestion de la confidentialité par Facebook.
Guerre civile sur Facebook
Ou comment les données personnelles peuvent être utilisées à mauvais escient.
Ecrit le 14 mai 2010 par Fabrice Epelboin
Si Facebook était un pays, il serait l’un des plus peuplés de la planète, mais il serait également aux prises avec une guerre civile qui prend des proportions inquiétantes. Entamée quelques semaines après qu’une multitude d’informations soit soudainement devenues publiques, les affrontements qui ont lieu sur Facebook entre intégristes musulmans d’une part et musulmans modérés et laïcs de l’autre font désormais la Une de la presse gouvernementale Tunisienne, prémices selon certains à une interdiction totale de Facebook en Tunisie.
Fabrice Epelboin est interviewé par RSR sur le sujet de l’impact du web social, de la démocratie et des médias: Le web social et ses conséquences (interview RSR).
Les critiques sont partagées par d’autres acteurs: Wired aussi critique Facebook et cherche des alternatives
Et des alternatives naissent, qu’il va falloir encourager: Le projet Diaspora : un anti Facebook
Les jeunes générations comprennent l’importance de la gestion de la confidentialité des données personnelles, et apprennent à les maîtriser. (en anglais: The Tell-All Generation Learns When Not To, at Least Online – NYTimes.com)
La CNIL dispose d’un article d’un « balayage » plus large sur le sujet :
http://www.cnil.fr/vos-libertes/vos-traces/
Mamouchka.